Je reprends dans ce billet, en les actualisant les théories des besoins développées par Abraham Maslow et Frederick Herzberg dans les années 60 et qui restent pertinentes aujourd’hui. (Cliquez sur les deux noms pour en savoir plus)
Abraham Maslow, le père de la fameuse « pyramide des besoins », les hiérarchise en cinq niveaux. Il ajoute que lorsqu’un besoin n’est pas assouvi, il constitue une source de motivation. Quand un besoin est satisfait, il ne motive plus mais le besoin supérieur apparaît et devient moteur à son tour.
Les cinq catégories de besoins sont :
1- Les besoins physiologiques partagés par tous les habitants de la planète : manger, boire, dormir, se vêtir, se chauffer…
2- Les besoins de sécurité portent sur trois domaines. La sécurité physique avec des horaires réguliers, une température adéquate, du bruit supportable, une ergonomie satisfaisante. La sécurité économique par le contrat de travail, la stabilité de l’emploi et les avantages sociaux. La sécurité affective grâce à un manager en qui l’on peut avoir confiance et réciproquement.
Les salariés des pays développés considèrent aujourd’hui comme normale la satisfaction de ces deux premières séries de besoins. Les bonnes conditions matérielles et des salaires corrects par rapport au marché ne les motivent pas outre mesure. Ils permettent au mieux de limiter les mécontentements. Une dégradation notable de ces critères entraîne des conflits, des grèves et des risques psychosociaux sans pour autant éveiller de fortes motivations s’ils sont satisfaits.
Les besoins appartenant aux trois catégories suivantes sont immatériels et subjectifs.
3- Les besoins de contacts sociaux s’appuient sur le sentiment d’appartenance à un groupe, une bonne entente avec les collègues, l’accès à l’information et les possibilités d’expression.
4- Les besoins de considération portent sur les signes de reconnaissance, la fierté de travailler dans un secteur d’activité prestigieux, l’auto-contrôle sur son propre travail et la délégation de pouvoirs.
5- Les besoins d’accomplissement englobent la réalisation personnelle, la valorisation des compétences, la quête de sens.
Frédérick Herzberg complète l’approche de Maslow, découvrant au cours d’enquêtes que certains besoins sont uniquement sources de démotivation quand ils ne sont pas comblés, et que d’autres besoins déclenchent de la motivation. Il nomme la première catégorie « facteurs d’hygiène » ou « facteurs d‟ambiance » et la deuxième « facteurs moteurs ».
Ce modèle se vérifie dans la pratique lorsque nous demandons au cours de séminaires : « faites la liste des points qui ne vous satisfont pas au travail et faites la liste de ce qui vous satisfait ». Nous notons que peu de personnes mentionnent l’argent. Et cela dans de nombreux pays.
Les sources d’insatisfaction les plus souvent citées sont : l’organisation, les conditions matérielles de travail, le temps de transport, le restaurant d’entreprise, la lourdeur administrative, etc.
Les sources de satisfaction sont : le contenu du travail, les relations avec les collègues et les clients, la qualité du produit et du service, les responsabilités, etc.
Dans certains cas: installation d‟un nouveau système informatique, projets de construction, incidents majeurs ; de nombreux collaborateurs trouvent une motivation dans le fait d’agir en mode « dégradé », car l’enjeu à traiter est, pour eux, un challenge.
Au regard de ces constatations, il convient de mettre en œuvre au moins quatre démarches managériales motivantes :
– Clarifier le rôle de chacun dans l’équipe en lui confiant une mission utile
– Elever le niveau de connaissances et de compétences , en particulier en donnant des possibilités de résoudre des problèmes complexes
– Encourager l’innovation en groupe et la prise d’initiatives et de décisions
– Donner des informations régulières sur les résultats de l’équipe et sa contribution aux progrès de l’organisation
Votre commentaire