Les avantages concurrentiels ne durent qu’un temps et ont tendance à se banaliser rapidement. Outre son indispensable réactivité pour faire face aux sollicitations de la clientèle et des usagers , traiter les incidents et imprévus, l’organisation performante est aussi pro-active. Elle se doit d’être agile, d’anticiper, d’évoluer et d’innover. Les stratégies formulées au vingtième siècle en termes de produits/marchés se déclinent maintenant en compétences/besoins. La durée de vie d’un produit est de plus en plus courte et les marchés sont volatils. De surcroit, une partie non négligeable des produits et services doit être compatible avec l’espace mondial. Le marketing pilote en fait de nombreux processus afin de satisfaire les attentes mouvantes des clients. D’où la nécessaire capitalisation des compétences collectives parmi lesquelles se trouve la capacité à prendre des initiatives. En tant que manager vous savez que cette réalité est incontournable, y compris dans les administrations et services publics. Vous savez aussi que cela est plus simple à formuler qu’à mettre en oeuvre.
J’interviens dans des entreprises en difficulté par manque de dynamisme et de d’engagement de leurs collaborateurs. J’interviens aussi dans des organisations qui assurent leurs performances, entre autres, sur les compétences d’initiatives. Le recensement d’exemples de réussite et de situations d’échec m’autorise à édicter dix règles du jeu favorisant les initiatives.
1-Faire connaitre la stratégie et les grands projets à tous les acteurs.
2-Identifier les attentes des clients internes et externes et partager ces informations avec ses collaborateurs.
3-Faire venir des clients et des usagers pour qu’ils expriment leurs remarques , critiques et suggestions quant à vos prestations.
4-Mettre à profit les expériences des autres, en précisant qu’il ne s’agit pas de les copier, mais de s’en inspirer.
5-Mesurer en permanence le niveau de satisfaction des clients et diffuser les résultats assortis de mesures à prendre.
6-Définir des espaces de liberté et de décision en précisant clairement quels sont les interdits.
7-Assurer un accès instantané et simple aux informations: affichage, intranet, bases de données collaborative, chats…
8-Donner la possibilité de mobiliser des ressources en cas d’enjeu majeur.
9-Emettre des feedbacks valorisant les initiatives et faisant de la pub interne sur les individus et équipes initiants.
10-Former, encore former, toujours former.
La prise d’initiative est un phénomène complexe. Elle résulte de l’interaction entre les stimuli de l’environnement et les ressorts psychologiques propres à chaque individu. Faisons le pari que le potentiel d’initiative existe en chaque personne. Au risque de paraitre brutal, j’estime que lorsque les salariés ne prennent pas d’initiatives, c’est que l’organisation et le management ne sont pas stimulants. La question à vous poser localement est : « Quelles sont les conditions à mettre en oeuvre pour que les initiatives se déclenchent spontanément? »
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